Comment tirer le meilleur de la météo (même capricieuse) en astrophoto?

Si une belle lumière permet de faire de belles photo en général, l’astrophotographie est encore plus exigeante lorsqu’il s’agit de météo. Un nuage au mauvais endroit et tous vos efforts — voyage, matériel, préparation — tombent à l’eau. Les éclipses de soleil en sont le parfait exemple. Dès lors, comment tirer parti des conditions météorologiques? Les trois maîtres-mots sont : patience, rapidité et créativité.

Mon objectif était d’observer, et si possible d’immortaliser, la conjonction entre Jupiter et Saturne prévue pour le 21 décembre 2020. Pour l’observer, un horizon sud-ouest et une paire de jumelle suffisent — même si une lunette aurait assuré un spectacle aux premières loges, les deux planètes devant être dans un mouchoir de poche le 21. Un peu plus tôt, le 9 décembre, les deux planètes sont déjà proches et le ciel dégagé permet une répétition.

Jupiter, à droite, et Saturne, à gauche (24-240@94mm, f/5.6, 1s, iso 2500)

Sans vent, même les lunes de Jupiter sont discernables à cette focale. Un voile de nuages distant apporte un peu de profondeur de champ et les silhouettes des arbres éclairés constituent un bon premier plan. Les jours passent et la météo semble définitivement ne pas vouloir s’améliorer. Les rares jours où le ciel se dégage, les nuages s’amoncellent dans la direction précise des planètes lorsque le soleil se couche… Le 21 décembre passe carrément sous la pluie. Le 22, j’aperçois furtivement durant quelques secondes le couple pudique dans une minuscule trouée entre les nuages. C’est toujours ça.

Finalement, c’est le 25 décembre, en guise de cadeau de Noël, que les deux planètes daignent se montrer à nouveau. Basses sur l’horizon, elles ne laissent que peu de temps pour se laisser observer et photographier. Le fort vent ôte tout espoir d’images piquées laissant voir les lunes joviennes.

Peu avant que les planètes ne se cachent derrière un sapin (24-240@66, f/5, 1s, iso 1250)

La patience m’a permis de quand même observer un peu du phénomène. Me tenant prêt, j’ai pu réagir rapidement pour faire ces clichés — mêmes quelconques, c’est mieux que de ne rien avoir — et finalement en faisant avec les conditions du moment, j’ai opté pour un plan plus large pour éviter de voir les effets de la turbulence, tout en accentuant le rapprochement apparent des deux astres et illustrant les difficultés (nuages, horizon). Des clichés qui n’entreront pas dans les annales, mais m’auront quand même appris à être plus efficace et me laissent un bon souvenir malgré les conditions.